Faut-il une stratégie IT parfaitement structurée pour avancer vers le numérique responsable ?
Pas forcément. C’est la conviction portée par Atout DSI et GreenIT.fr.
Cet article a vocation à vous démontrer qu’il est possible d’avancer dès aujourd’hui, sans plan directeur, en activant des leviers simples qui conjuguent responsabilité, performance économique et sécurité.
Le numérique responsable : un sujet à aborder sans attendre
Le numérique responsable s’impose aujourd’hui dans toutes les organisations, publiques comme privées. Mais le constat est clair : beaucoup d’initiatives restent ponctuelles ou personnelles.
Pourtant, les obligations réglementaires se précisent :
- CSRD pour les grandes entreprises, qui impose la mesure de l’empreinte numérique dans le reporting extra-financier,
- Loi REEN pour les collectivités, qui fixe des objectifs concrets de réduction de l’impact environnemental,
- et à venir, de nouvelles directives européennes élargissant le périmètre d’obligation à d’autres acteurs.
“Le contexte réglementaire est un catalyseur, mais pas une finalité.
Il faut s’en servir pour enclencher une dynamique, pas pour attendre la contrainte.”
— Frédéric Bordage, fondateur du collectif GreenIT.fr
Pour Fabien Zaccari, DSIN de la Communauté de communes MACS, l’enjeu est de démarrer, même modestement. A la communauté de communes MACS, la démarche n’a pas commencé par un grand plan mais par des actions ciblées et concrètes :
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- Expérimenter sur des projets pilotes (impression, postes de travail, wifi).
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- Mesurer les effets avant d’élargir.
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- Sensibiliser les équipes avant de formaliser une stratégie.
“Avant de mesurer, il faut comprendre.
On s’est donné 6 à 12 mois pour se faire la main, tester, observer.
Ce qui rassure les équipes et permet d’être plus efficaces ensuite.”
— Fabien Zaccari
Former, sensibiliser, agir
Pour Frédéric Bordage, la première étape, c’est la formation et la clarification.
“Beaucoup confondent communication et action. Le numérique responsable commence par se former à ce que c’est vraiment, pour éviter les contresens et le greenwashing.”
La sensibilisation est tout aussi essentielle, souligne Fabien :
“Avant la formation, il faut créer la prise de conscience.
Chez nous, on a utilisé des ateliers comme la Fresque du Numérique pour embarquer tout le monde.”
L’objectif : donner aux équipes les moyens de comprendre les impacts, de repérer les leviers, et de choisir les bons critères pour chaque projet.
Replay disponible : Webinaire Numérique responsable : osons être opportunistes
Des leviers simples et à fort impact
Les deux intervenants convergent : inutile de chercher la perfection, il faut aller là où le rapport impact / effort est le plus fort.
Exemples concrets évoqués :
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- Arrêt programmé des bornes Wi-Fi en dehors des heures d’ouverture : moins d’énergie consommée, meilleure sécurité, confort de travail renforcé.
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- Réemploi de matériel : double bénéfice environnemental et financier.
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- Écoconception applicative : moins de dette technique, moins de surface d’attaque, moins de consommation.
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- Réduction des fonctionnalités inutiles : “40 % des fonctions développées ne sont jamais utilisées.”
“L’écoconception, c’est moins de code, donc moins de dette technique et moins de risques. Sobriété et performance vont ensemble.”
— Frédéric Bordage
Responsabilité, sécurité et résilience : un même combat
Autre constat fort du webinaire : une démarche responsable renforce naturellement la sécurité et la résilience du SI.
Fabien Zaccari en donne un exemple parlant : “En simplifiant notre réseau et en éteignant ce qui n’est pas utile, on a réduit la facture énergétique, augmenté la sécurité et amélioré la qualité de service.”
Pour la DSI, cette convergence est stratégique : chaque initiative responsable devient un levier transversal, utile à la fois à la RSE, à la cybersécurité et à la performance opérationnelle.
Mesurer sans alourdir
Beaucoup de DSI redoutent de devoir construire une “usine à gaz” pour suivre leurs progrès. Là encore, les intervenants plaident pour la simplicité :
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- Commencer par quelques indicateurs agiles (consommation énergétique, taux de réemploi, volume de mails, etc.),
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- Évaluer à partir des projets pilotes,
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- Éviter de se perdre dans la méthodologie tant que les leviers d’action sont évidents.
“L’important, c’est d’avancer, pas de chercher à tout mesurer parfaitement dès le départ.” — Frédéric Bordage
Repenser la relation aux fournisseurs
Le numérique responsable touche aussi aux achats et à la gouvernance fournisseurs.
Fabien Zaccari évoque de nouveaux critères d’évaluation : impact, durée de vie, réparabilité, traçabilité.
“Nos fournisseurs deviennent de vrais partenaires. On les challenge sur les critères d’impact, mais on les accompagne aussi pour progresser.”
Côté cloud, la vigilance reste de mise :
“Les GAFAM n’ont pas vocation à être vertueux par nature. À nous de maintenir la pression, de questionner les usages et de travailler sur la souveraineté.”
— Fabien Zaccari
En conclusion : l’opportunisme comme moteur d’action
Ce webinaire a rappelé une évidence souvent oubliée : le numérique responsable n’est pas qu’une affaire d’écologie, c’est aussi une question d’efficacité et de bon sens.
“Sobriété, sécurité, performance : les trois vont ensemble.” — Frédéric Bordage
Adopter une posture opportuniste, c’est saisir chaque occasion — projet, renouvellement, achat, refonte — pour avancer vers plus de sobriété.
C’est une démarche accessible à tous, dès aujourd’hui.
“Ne cherchez pas à tout planifier avant d’agir. Cherchez les bons leviers, faites vos preuves, et la stratégie viendra d’elle-même.”
— Fabien Zaccari
Replay disponible : Webinaire Numérique responsable : osons être opportunistes pour gagner sur tous les plans